L'industrie de la musique en guerre contre cet adversaire de ChatGPT

Temps de lecture : 3 minutes environ

·

Publié le 24 octobre 2023

·

Par Julie Julie

Il souffle un vent de révolte chez trois poids lourds de l'industrie de la musique, qui accusent Anthropic, une jeune pousse exploitant l'intelligence artificielle, de violation flagrante du droit d'auteur.

L'industrie de la musique en guerre contre cet adversaire de ChatGPT

Petite turbulence chez Anthropic

La piste de décollage a été récemment égratignée pour la startup Anthropic, chouchou de la sphère IA, qui avait bénéficié d'un coup de pouce financier de la part d'Amazon, engagé jusqu'à hauteur de 4 milliards de dollars. Alors que nous pensions la voie dégagée pour cette concurrente directe d'OpenAI, voilà qu'un trio formé par les géants de la musique Universal Music Group (UMG), Concord et ABKCO, l'accusent sans pincettes de transgresser le droit d'auteur, selon les informations relayées par "Variety" et le "Financial Times".

Ce couperet est tombé à Nashville, berceau du blues, où une plainte a été enregistrée le 18 octobre dernier. La discorde concerne l'anthologique chatbot nommé Claude, développé par Anthropic, qui absorberait illégalement les chansons des catalogues des trois sociétés pour parfaire ses performances.

"Tu prends les miennes, tu prends mes chansons!"

UMG, Concord et ABKCO, qui détiennent une sacrée richesse musicale avec des auteurs de renom tels que Taylor Swift, Elton John, Daft Punk, ou encore les Rolling Stones, ne voient pas le nom de ces artistes égratigné par une quelconque maladresse juridique. Selon eux, le chatbot Claude de Anthropic, en mode playbac, oserait reproduire à l'identique, ou presque, les paroles des chansons de ces interprètes.

Ainsi, comme l'instruit la plainte, dévoilée par le "Music Business Worldwide", Anthropic se serait tu à propos de sa 'tendance' à outrepasser allègrement les droits d'auteur, malmenant au passage les paroles soigneusement protégées des œuvres de ces firmes musicales.

En garde, Claude !

Imaginons un usager demander à notre cher Claude de chanter "I will survive"... Voilà que le chatbot, sans vergogne, se mettrait à riposter presque verbatim avec les paroles authentiques de ce tube, pourtant blindé sous le giron du droit d'auteur ! Encore plus surprenant, Anthropic aurait omis de chercher à se procurer les licences pour l'exploitation de ces œuvres sous copyright.

Et comme ces compagnies de musique le martèlent avec constance, s'appuyer sur le contenu d'autrui pour bâtir sa propre entreprise, sans la bénédiction explicite des titulaires de droits, n'est autre qu'une pratique illégale. Pendant ce temps, Anthropic, restant de marbre, n'a pas souhaité commenter ces accusations.

Des mesures de conservation

UMG, toujours à l'affut de la préservation de la valeur de son trésor musical, met un point d'honneur à réfréner les ardeurs de ces services d'IA qui osent franchir les limites du respect du droit d'auteur. Pour preuve, en avril dernier, l'entreprise invoquait déjà de mettre en berne les tentatives d'IA de farfouiller dans les morceaux disponibles sur les plateformes de streaming comme Spotify et Apple.

Il semble donc s'agir d'un message clair pour les multiples sociétés exploitant l'IA, les enjoignant à adhérer strictement aux codes du droit d'auteur.

L'opt-in, une solution équitable pour tous

Selon Mark Mulligan de Midia Research, cette bataille juridique permettrait à UMG de démontrer à ses investisseurs qu'elle est bel et bien toujours aux commandes. Il suggère également que l'industrie de la musique opte pour des accords de licence qui exigent le consentement explicite des entreprises d'IA pour le traitement de leur musique ou leurs paroles, répondant ainsi à un modèle d'opt-in plutôt que d'opt-out.

Cette stratégie proactive permettrait de rentabiliser de manière optimale l'IA générative. Une alternative de toute évidence plus lucrative que d'aller déceler plus tard dans les mélodies produites l'exacte source d'inspiration...

Entrée en scène d'UMG

Par ailleurs, UMG a trouvé un terrain d'entente avec BandLab, une plateforme de composition musicale, aboutissant sur un accord pour un usage éthique des technologies IA. Même son de cloche avec la startup Endel, renommée pour sa musique d'ambiance. Des discussions seraient également en cours avec l'Ogre Google, selon le "Financial Times".

Bien que l'ère numérique aie pu bousculer les méthodes traditionnelles, la musicale industrie semble prête à prendre les commandes de son futur, en se dotant de stratégies d'équité pour la gestion des licences.

Julie

Article écrit avec passion par Julie

Chez Maeko, je suis Julie, votre interprète des merveilles de l'IA générative. Décryptant ChatGPT et ses pairs, je transforme les codes complexes en récits passionnants. En dehors du numérique, la danse contemporaine est mon échappatoire, mon second langage.

Plus d'articles à lire

Newsletter

Recevez les prochains articles par email

1 email / semaine maximum, aucun spam

ou abonnez-vous sur Google Actualités

Partager :