ChatGPT exploite gratuitement les articles de presse, scandale en vue !

Temps de lecture : 3 minutes environ

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Publié le 25 octobre 2023

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Par Julie Julie

A l'ère de l'omniprésence de l'intelligence artificielle, une agitation particulière se propage parmi les géants du monde média, tant en France qu'aux États-Unis. Ces derniers réclament plus de respect pour le droit d'auteur par les chatbots tels que ChatGPT. Cependant, la possibilité de nourrir ces agents conversationnels avec leurs contenus est envisageable, mais à une condition : le paiement.

ChatGPT exploite gratuitement les articles de presse, scandale en vue !

Quand les chatbots enflamment les éditeurs

Le domaine culturel n'est pas le seul à redouter la montée en puissance des outils génératifs basés sur l'IA. Les médias suivent de très près l'ascension des agents conversationnels tels que ChatGPT et Bard, les accusant de violer les droits d'auteur. Pourquoi cette accusation? C'est la façon dont ces chatbots sont formés qui pose problème.

Incapables de répondre aux requêtes des internautes sans une formation préliminaire, ces systèmes nécessitent une accumulation massive de données provenant de textes ou de dessins visibles librement sur le web, déclenchant ainsi des questions de propriété intellectuelle.

Désir d'une "rémunération équitable"

La question des droits de la presse à une part des bénéfices générés par les chatbots se pose. Plusieurs journaux ont déployé des systèmes de blocage pour empêcher ChatGPT, Bard et autres d'aspirer et d'apprendre de leurs contenus. Des médias tels que le New York Times, Reuters et le Washington Post ont déjà adopté cette méthode.

Les sociétés mères derrière Bard et ChatGPT, à savoir Google et OpenAI, ont mis en place des options permettant aux gestionnaires de sites de refuser que leurs pages soient scannées par les chatbots. Par défaut, ce réglage est désactivé, ce qui signifie que chaque site doit prendre l'initiative de demander l'exclusion de son contenu

La France, terres de préoccupations

La France n'échappe pas à cette tendance. Le GESTE, l'organisation regroupant les éditeurs de services en ligne, s'est exprimé en septembre dernier sur les défis et les promesses de l'IA générative. La question prioritaire demeure, comme aux États-Unis, le respect du droit d'auteur.

Même si ChatGPT est au centre de l'attention, le GESTE, qui compte 140 éditeurs en ligne, plaide pour la possibilité de s'opposer à certaines utilisations, notamment celles qui servent à former l'IA. Selon eux, une option d'exclusion permettrait de maintenir le contrôle sur l'utilisation de leurs contenus.

Le partage de la valeur, un enjeu clé

Au-delà de la problématique du droit d'auteur, le partage de la valeur représente un autre défi de taille. Le GESTE évoque la nécessité d'un "partenariat durable permettant un partage de valeur équitable et une juste rémunération des médias", tout en évitant de "restreindre l'accès à leurs contenus."

Outre-Atlantique, la question est similaire : faut-il payer la presse parce que ses articles servent à alimenter les chatbots? Les médias aimeraient également que les liens apparaissent dans les réponses, pour rediriger une partie du trafic web vers eux. Actuellement, ces sources ne sont pas par défaut sur ChatGPT, par exemple.

Ces superbes agents conversationnels coûteux

Les entreprises qui développent ces agents conversationnels sont réticentes à payer ces données, comme on a pu le voir en Europe lors de la création de la directive sur les droits voisins. Cette position ne devrait pas évolué en raison de la montée en puissance des chatbots. Des plateformes comme Reddit, X (ex-Twitter), Wikipedia ou Stack Overflow ont pris des mesures défensives pour freiner l'accès à leurs contenus.

Certaines plateformes tiennent à leur survie. Stack Overflow, un site dédié à la programmation informatique, a renvoyé en octobre 28% de son personnel et le trafic vers cette communauté a chuté de 15%, un mois après la sortie de GPT-4. Un signe que son public se tourne vers l'IA pour obtenir des réponses à ses questions, qui, ironiquement, peuvent être aspirées par Stack Overflow.

Une bataille pour le contrôle des données

Malgré tout, le paysage est en évolution. Cet été, un accord a été signé entre OpenAI et l'Associated Press pour que les contenus de ce dernier servent de terrain d'entraînement pour améliorer les modèles de langage de ChatGPT. Cet accord semble unique, car il concerne seulement un média.

Pour le moment, l'accord avec le reste de la presse reste à définir. Quoi qu'il en soit, la course à l'influence et au contrôle des données continue, dans un monde où l'intelligence artificielle influt de plus en plus sur nos vies et nos interactions numériques.

Julie

Article écrit avec passion par Julie

Chez Maeko, je suis Julie, votre interprète des merveilles de l'IA générative. Décryptant ChatGPT et ses pairs, je transforme les codes complexes en récits passionnants. En dehors du numérique, la danse contemporaine est mon échappatoire, mon second langage.

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